Parution dans le livre "Ceci n'est pas un masque" de Théo Gielen

  • Le 24/08/2025

Le travail de Corin Vanden Berghe est analysé dans le livre "Ceci n'est pas un masque..." de Théo Gielen, paru en 2001. Cet ouvrage explore la thématique du visage et de l'expression chez plusieurs artistes féminines contemporaines.

Selon l'analyse de Gielen, l'œuvre de Vanden Berghe se distingue par sa puissance et sa sensibilité, et est vue comme une sublimation de l'autisme. Le critique met en lumière la dissociation totale exprimée par les fonds vides et la palette de couleurs spécifiques de l'artiste. Cette approche crée un sentiment d'existence dans la non-existence.

Les caractéristiques principales de ses portraits sont :

* Le regard : Des yeux fixes et hagards qui symbolisent un état de « regard hallucinatoire » et une impasse psychologique.

* La féminité : Souvent, seule la bouche, fortement accentuée, témoigne de la féminité dans des portraits par ailleurs androgynes.

* Les détails : L'artiste utilise des détails minimaux mais significatifs, tels qu'une subtile forme de cœur, des sourcils et un nez délicatement esquissés, ainsi que des lignes de pommettes descendantes. Les narines accentuées et l'extrême verticalité du visage contribuent à créer un « visage-masque » d'une « belle introversion hallucinatoire ».

Ces caractéristiques formelles rappellent les masques stylisés du peuple Lega, en raison de leur approche primitive, de leur monumentalité, de leur énergie et de leur énigme. Le texte de Gielen rapproche également le travail de Vanden Berghe de celui d'autres artistes féminines comme Vanessa Beecroft et Marlene Dumas, bien qu'il souligne que, contrairement à l'extroversion de Schleiffert, l'artiste belge s'inscrit dans une démarche d'introversion.

L'auteur conclut en notant le caractère ésotérique des peintures de Vanden Berghe, qui demandent un effort d'interprétation. Une œuvre illustrée dans le livre, "Automne" (2004), est accompagnée d'une citation de l'artiste : « L'Automne. Un jour, j'ai vu le soleil se coucher 43 fois », (inspirée du Petit Prince de St Exupery), qui offre une clé de lecture pour l'« hallucination apocalyptique » présente dans ses œuvres, décrites comme des « masques tranquilles, mais fragiles ».

https://www.livres-artprimitif.com/produit/ceci-nest-pas-un-masque/